Des besoins différents selon les individus
Le premier problème des trackers de sommeil, c’est qu’ils ne prennent pas en compte l’individualité des dormeurs. En effet, chacun de nous est différent, et a des besoins en sommeil spécifiques. Alors que certains dormeurs n’ont besoin que de 7 heures de sommeil pour être en pleine forme, d’autres ont besoin d’une nuit de 9 heures pour se sentir reposé. Si les trackers de sommeil vous permettent d’avoir une visualisation globale de vos nuits, écoutez d’abord votre corps : il est le seul à pouvoir vous dire si vous avez assez dormi ou pas !
Une confusion liée au grand nombre de données
Chaque nuit, les trackers de sommeil enregistrent une quantité énorme de données. Les termes qui accompagnent les nombreux graphiques sont parfois complexes, et parmi toutes les applications, c’est la course à celle qui vous apportera le plus de détails possible sur vos nuits !
Tout cela entraîne une grande confusion chez les dormeurs, qui comparent leur sommeil à leur proches, et qui ne comprennent pas réellement la portée de toutes ces données. Chez certaines personnes, les praticiens voient d’ailleurs naître une anxiété liée au sommeil. Les mauvais résultats enregistrés par les montres ou bracelets connectés inquiètent les dormeurs, qui stressent à l’idée que leurs prochaines nuits soient également mauvaises : ce stress les empêchent de dormir correctement, et la spirale continue... L’insomnie ne fait qu’empirer nuit après nuit.
Les médecins mettent donc en garde et conseillent à leurs patients de décrocher et de relativiser les données (souvent approximatives) qui s’affichent sur leurs trackers. Certains patients préfèrent d’ailleurs remettre en question les diagnostics des experts plutôt que les données livrées par les dispositifs.
L’orthosomnie : la quête maladive d’un sommeil parfait
L’orthosomnie se définit par la quête d’un sommeil parfait, sans insomnie, sans cauchemar, avec des cycles réguliers et qui permettent une parfaite régénération de l’organisme. Mais cette quête est tellement omniprésente, qu’elle est, chez certaines personnes, contre-productive : à force d’être obsédées par leur sommeil, ces dernières en viennent alors à le perdre.
Les trackers nourrissent l’orthosomnie, et inquiètent aujourd’hui les spécialistes du sommeil. Les consultations médicales qui trouvent leurs origines dans l’analyse des données peu fiables et approximatives fournies par les dispositifs de suivi du sommeil ne font que croître. Dans une étude de 2017 publiée dans la revue Journal of Clinical Sleep Medecine, réalisée par Kelly Glazer Baron, des citoyens américains utilisant des trackers de sommeil ont été analysés. L’étude démontre que les dispositifs de suivi du sommeil renforcent le stress et l’anxiété relatifs à la qualité du sommeil :
- Les trackers poussent les utilisateurs vers un perfectionnisme inutile, qui nuit à leur sommeil ;
- Certains dormeurs passent trop de temps dans leur lit pour essayer d’avoir un bon score ;
- D’autres aggravent leurs insomnies chroniques ou allongent leur temps d’endormissement.
- Certains deviennent accrocs à leurs trackers de sommeil ;
- D’autres stressent de constater qu’ils n’ont pas un temps sommeil paradoxal idéal.
Pour mieux comprendre votre sommeil, écoutez-vous : dès les premiers signes de fatigue, allez vous coucher !