La somniloquie fait partie des parasomnies
La somniloquie appartient à la famille des parasomnies. Ces troubles du sommeil, qui entraînent des comportements anormaux lorsque vous dormez, peuvent être classé en trois grands groupes :
- Les parasomnies du sommeil lent profond : elles comprennent les éveils confusionnels, les terreurs nocturnes et le somnambulisme ;
- Les parasomnies associées au sommeil paradoxal : elles incluent les cauchemars, les paralysies du sommeil, la somniloquie ou encore, le trouble du comportement en sommeil paradoxal ;
- Les autres parasomnies, dont l’énurésie (le fait d’uriner involontairement pendant le sommeil), la catathrénie (gémissements pendant l’expiration), les hallucinations hypnagogiques (à l’endormissement) ou hypnopompiques (au réveil), le bruxisme (grincement des dents ou serrement de la mâchoire), et les troubles alimentaires liés au sommeil (le fait de manger pendant un état de somnambulisme).
Les symptômes de la somniloquie
La somniloquie est un trouble comportemental qui se manifeste plus souvent chez les adultes ayant déjà fait des crises pendant leur enfance. Elle n’a pas de conséquences directes sur la vie de la personne atteinte, et les symptômes qu’elle provoque peuvent varier d’un individu à l’autre.
Les vocalises émises par le dormeur peuvent être des sons intelligibles, des cris, des paroles, des chuchotements, ou encore des marmonnements. La personne peut également rire ou pleurer en parlant. Certains sujets remuent les lèvres sans émettre le moindre son. Des phrases ou bribes de mots sont généralement prononcées sur un ton interrogatif ou négatif, voire agressif avec beaucoup de répétitions : « Qu’est-ce que tu fais ? », « Pourquoi ? », « Arrête ! », « Non ! ». 🗣
Lorsqu’ils parlent, les somniloques peuvent être vulgaires, et faire des mouvements avec leurs mains. Notez que dans certains cas de figure, il est possible de tenir une conversation cohérente avec un somniloque. Mais la personne semble répondre à quelqu’un qui lui parle dans son esprit, et non à son interlocuteur direct.
Lorsqu’ils se réveillent, les sujets n’ont pas de souvenirs des évènements qui se sont produits au cours de la nuit. Puisqu’ils étaient en état de sommeil paradoxal, ils ont le sentiment d’avoir profité d’une nuit normale. Pour diagnostiquer le problème, c’est donc le ou la partenaire qui expliquera au dormeur ce qu’il s’est passé pendant son sommeil.
Quelles conséquences sur la santé du dormeur ?
La somniloquie n’a pas de conséquences sur la santé de la personne atteinte. En effet, le dormeur ne ressent pas de fatigue chronique, et semble dormir suffisamment, profitant d’un sommeil réparateur.💤
Contrairement aux personnes qui souffrent de terreurs nocturnes ou de cauchemars, le somniloque profite d’une durée du sommeil normale et ne souffre pas de réveils pendant la nuit. Pourquoi ? Parce que ce trouble du comportement intervient pendant le sommeil lent léger, lent profond et le sommeil paradoxal, à la différence de nombreux troubles qui viennent perturber le sommeil profond.
Les causes de la somniloquie
La somniloquie est un trouble complexe, qui peut être provoqué par différents facteurs, tels que le manque de sommeil, l’insomnie, une fatigue importante, ou encore, un stress élevé. Mais cette parasomnie peut également être due à la prise d’alcool ou de stupéfiants, ou encore, à la pratique du sport trop tard le soir. La prise de médicaments entraînant des comportements psychotiques peut également être à l’origine de la somniloquie. Enfin, certains enfants qui ont un épisode de fièvre peuvent également parler pendant leur sommeil.
La somniloquie est parfois héréditaire. Dès lors, si un membre de votre famille est atteint par ce trouble du sommeil, vous avez de grandes chances d’être somniloque.
La somniloquie interfère-t-elle sur le sommeil réparateur ?
Non. La somniloquie n’intervient que rarement pendant la phase de sommeil profond. La plupart du temps, elle est observée en phase de sommeil paradoxal, durant laquelle nous rêvons.
Selon les résultats de recherches mis en avant par la neuropsychologie, la somniloquie n’a donc pas d’impact sur le sommeil ni sur la santé, et n’est pas considérée comme une maladie. La plupart du temps, le dormeur n’est même pas réveillé par les vocalises, les paroles, les murmures ou les rires qu’il émet.
Faut-il consulter en cas de somniloquie ?
La somniloquie n’a pas d’impact sur votre santé. Toutefois, si vous avez la sensation qu’elle a des effets négatifs sur la qualité de votre sommeil, il est recommandé de consulter un spécialiste : ce dernier pourra alors vérifier si vous souffrez d’un autre trouble du sommeil. Il vous fera tenir un journal du sommeil pendant plusieurs semaines, et pourra également vous faire passer un test en laboratoire, afin d’étudier votre fréquence cardiaque, votre respiration, vos phases de sommeil ou encore le mouvement de vos membres pendant que vous dormez.
En outre, le fait de parler pendant une nuit de sommeil, de façon répétée, peut être l’expression d’une angoisse ou d’un stress intense : dès lors, le médecin pourra vous guider vers une thérapie afin de vous aider à identifier les causes de ce stress.
Est-il possible d’arrêter de parler pendant son sommeil ?
Il n’existe aucun traitement afin d’arrêter de parler pendant votre sommeil. Si votre partenaire voit la qualité de ses nuits se fragiliser à cause de vos vocalises nocturnes, il pourra se tourner vers les bouchons d’oreille (boules Quies), qui l’aideront à créer une bulle de calme autour de lui.
Vous pouvez personnellement également essayer d’agir, en luttant contre le stress et contre le manque de sommeil, qui sont les deux principales causes de la somniloquie.
Améliorer son hygiène de sommeil
Pour arrêter de parler en dormant, vous devez prendre soin de vos nuits :
- Couchez-vous et levez-vous à la même heure chaque jour, pour créer un rythme de sommeil régulier, et régler votre horloge biologique ;
- Evitez de faire du sport pendant les deux heures qui précèdent le coucher ;
- Mangez des aliments qui favorisent le sommeil. Ceux qui sont riches en tryptophane aident votre corps à produire de la mélatonine : poissons, oléagineux, légumineuses, bananes, chou, ou encore levure de bière pourront alors trouver une place dans vos plats du soir ;
- Optez pour une literie de qualité : tournez-vous vers un oreiller adapté à votre morphologie, à votre position de sommeil, à vos préférences de confort et à vos éventuels problèmes de santé. Les oreillers mémoire de forme peuvent vous aider à profiter d’une meilleure qualité de sommeil, en prenant soin de votre bien-être et en vous aidant à garder votre tête dans le parfait prolongement de votre nuque et de votre colonne vertébrale ;
- Veillez à ce que votre chambre soit chauffée à 19°C maximum : au-delà de cette température, le corps a du mal à trouver le sommeil, et les réveils nocturnes risquent d’être plus nombreux ;
- Aérez correctement votre chambre, 15 minutes le matin, et 15 minutes le soir, pour purifier l’air et limiter au maximum le développement des acariens dans votre literie. Ces petits parasites peuvent fragiliser votre sommeil en entraînant des problèmes de respiration, des éternuements, de la toux, de l’asthme, des écoulements nasals…
Eloigner le stress avant d’aller se coucher
La solution pour lutter contre la somniloquie chez les adultes comme chez les enfants est de chercher la source du problème, souvent située du côté psychologique. Appliquer les méthodes de relaxation avant de dormir peut vous aider à éloigner ce trouble lorsqu’il est du au stress.
Pour vous déstresser avant d’aller au lit, vous pouvez tout d’abord éloigner les stimuli visuels et auditifs. Evitez la lumière bleue des écrans, qui empêche votre corps de sécréter la mélatonine, l’hormone du sommeil.
Privilégiez les activités relaxantes avant de dormir, qui apaisent à la fois le corps et l’esprit. Vous pouvez par exemple consacrer votre temps à la lecture, l’écriture, le tricot… À vous de trouver le passe-temps qui vous apaise le plus.
Une demi-heure avant d’aller au lit, pratiquez des exercices de relaxation, de respiration, de méditation, de cohérence cardiaque, de sophrologie, ou encore, de visualisation positive. Toutes ces pratiques vous aident à lutter contre le stress, et à diminuer votre fréquence cardiaque. Pour trouver le sommeil plus rapidement, et mieux dormir toute la nuit, c’est le secret !
Certaines personnes utilisent également la technique de l’autohypnose ou de l’hypnose pour retrouver un sommeil réparateur… et silencieux !
Eviter la consommation d’alcool
L’alcool peut être à l’origine de la somniloquie. Le soir, évitez donc d’en consommer, au même titre que les excitants (thé, café, soda…), et privilégiez l’eau !
Prêt à lutter contre la somniloquie ?