Une parasomnie encore peu connue
Le syndrome de la tête qui explose fait partie de la famille des parasomnies : il s’agit de phénomènes comportementaux ou psychiques indésirables, qui surviennent au cours du sommeil ou lors des phases de transition veille-sommeil.
Les parasomnies sont nombreuses, et peuvent intervenir au cours de différents stades :
- Les parasomnies du sommeil lent profond : on retrouve ici les éveils confusionnels, les terreurs nocturnes et le somnambulisme, ainsi que le somnambulisme alimentaire ;
- Les parasomnies observées pendant le sommeil paradoxal : les cauchemars, les paralysies du sommeil et le trouble du comportement en sommeil paradoxal ;
- L’énurésie (le fait de faire pipi la nuit), la cathathrénie (gémissements produit pendant l’expiration), les paralysies du sommeil, les hallucinations hypnagogiques et hypnapompiques...
Quels sont les symptômes du syndrome de la tête qui explose ?
Le syndrome de la tête qui explose survient lors de la transition veille/sommeil. Les personnes atteintes de ce problème souffrent d'hallucinations sonores ou même visuelles qui les réveillent brusquement. Elles entendent des bruits assourdissants (coup de feu, feu d’artifice, porte qui claque, explosion…) et / ou peuvent être éblouies par un flash lumineux. Les dormeurs qui vivent ces expériences sont terrifiés car ce sont des épisodes très intenses qui semblent très réalistes. Certaines personnes redoutent alors le moment du coucher ou même leur chambre, d'autres pensent devenir folles ou ont l’impression qu'elles font des attaques. 🤯
Il n’y a pas de profil type particulièrement touché par le syndrome de la tête qui explose : hommes, femmes, jeunes et moins jeunes peuvent être amenés à vivre ces expériences terrifiantes.
L’une des caractéristiques importantes de ce syndrome est qu’il est toujours indolore. Un flash lumineux peut accompagner le bruit intense que perçoit le sujet. Le sujet se réveille alors immédiatement. Grâce à l’enregistrement du sommeil, on voit que ces personnes ont une décharge musculaire et une accélération du rythme cardiaque et des rythmes cérébraux pendant ces épisodes.
18 à 20 % de la population connait uniquement un épisode de syndrome de la tête qui explose. 3 à 5 % connait ces épisodes deux à trois fois par mois, et 1 à 1,2% deux ou trois fois par semaine.
Quelles sont les causes du syndrome de la tête qui explose ?
Les causes de cette parasomnie rarement observée sont encore inconnues. Des études semblent néanmoins indiquer une corrélation entre le stress et la survenue de ces épisodes.
Par ailleurs, un trouble de l'oreille interne, un mouvement involontaire de la trompe d'Eustache ou encore un dysfonctionnement des canaux calciques sur une mutation d'un gène sur le chromosome 19 pourraient être des pistes pour expliquer l’apparition du syndrome de la tête qui explose.
Lors de l'endormissement, on observe normalement une désactivation du système nerveux central, notamment au niveau cortical. Pendant l’endormissement, toutes les régions du corps et du cerveau ne se mettent pas en sommeil en même temps. Avec ce syndrome, il y aurait alors un retard ou une absence de la désactivation de la zone corticale.😴
Faut-il consulter ?
Si les épisodes deviennent de plus en plus fréquents, il pourra être nécessaire de consulter un médecin, car le syndrome de la tête qui explose peut être associé à d'autres pathologies. Le professionnel de santé pourra alors juger si des examens complémentaires sont nécessaires. Chez des patients jeunes, une recherche de troubles psychiatriques associés pourra être également réalisée.
Quelles solutions pour limiter l’apparition du syndrome de la tête qui explose ?
La première étape consiste à rassurer le patient, et à lui expliquer qu’il s’agit d’un trouble bénin, qui repose sur une hallucination, qui n’impacte pas sa santé.
Par ailleurs, il pourra être nécessaire de remettre en place de bonnes règles d'hygiène du sommeil :
- Endormez-vous et levez-vous à heures fixes chaque jour, pour réguler votre horloge biologique ;
- Ne vous endormez pas sur le dos, car il s’agit d’un problème qui apparaît plus fréquemment lorsque la personne est allongée dans cette position ;
- Tenez un agenda du sommeil, pour mieux comprendre vos nuits : indiquez si vous êtes stressé en vous endormant, si vous êtes particulièrement fatigué, si votre journée a été intense, si vous vous couchez tard, si vous avez consommé de l’alcool, si vous vous êtes réveillé la nuit, à quelle heure vous vous êtes réveillé… Ici, vous pourrez vous tourner vers les applications de sommeil : elles vous permettent de tout savoir sur votre nuit (heure d’endormissement, réveils nocturnes, heures du lever…) ;
- Les recherches et tests tendent à prouver que le stress et l'anxiété peuvent être à l’origine du problème. Avant de vous endormir, faites des activités relaxantes, des exercices de visualisation positive, de méditation, ou encore, de cohérence cardiaque pour vous endormir paisiblement.
Lorsque ces mesures simples ne suffisent pas et que les patients développent un trouble anxieux au moment d’aller au lit, il est possible de leur proposer un traitement par du clonazépam (benzodiazépines) à faibles doses ou des antidépresseurs tricycliques.