Sur combien de nuits peut être utilisée l’actimétrie ?
Pour obtenir des résultats significatifs, l’actimétrie se fait en ambulatoire, et doit durer au moins 8 à 15 nuits. Le spécialiste du sommeil aura alors à sa disposition un tableau qui comporte les différentes phases du sommeil : cela l’aidera à mieux comprendre vos cycles, et à mettre le doigt sur vos troubles.
L’analyse permet de distinguer les stades de sommeil léger, profond et paradoxal, pendant lequel une activité motrice est présente, et donc détectable à l’actimétrie . Certains actimètres permettent aussi de mesurer l’intensité lumineuse ou la température corporelle .
Mettre en évidence le sommeil non réparateur
Les données collectées par l’actimère sont transmises sur un ordinateur ou sur un smartphone. Un logiciel transforme alors les informations en courbes :
- Les épisodes de sommeil profond se traduisent par une courbe plate ;
- Les mouvements et les micro-réveils qui ont lieu pendant les phases de sommeil léger représentent les pics de la courbe.
Grâce à ces informations, il est alors possible de mettre en évidence un sommeil très agité et peu réparateur , ou encore, un rythme irrégulier , pouvant être à l’origine de la fatigue ressentie par le patient.
Un examen sommaire, qui doit être complété
L’actimétrie est un examen plutôt sommaire, qui permettra simplement de refléter la quantité et la qualité du sommeil . Pour avoir des diagnostics plus précis, et afin de déceler une maladie du sommeil, ou des troubles respiratoires du sommeil (apnée), cet examen devra être intégré à la polygraphie ventilatoire en association à d’autres types de capteurs.
Par ailleurs, avec l’actimétrie, notez que la qualité des capteurs ne s’avère pas toujours suffisante, rendant parfois le calcul des cycles de sommeil imprécis.
Les examens qui complètent l’actimétrie
L’actimétrie vient la plupart du temps en complément de plusieurs autres examens :
- L’ agenda du sommeil (également appelé journal du sommeil) : il apporte des informations clé sur la qualité de votre sommeil . Grace à lui, vous relevez, nuit après nuit, vos horaires de sommeil (heure de coucher, de lever, nombre d’heures dormies). Vous pouvez également y noter des informations sur la qualité de vos nuits (nombre de réveils, temps de réveil nocturne), mais aussi sur la qualité du réveil , sur votre niveau de forme dans la journée, ou sur la mise en place de siestes... Vous pourrez aussi y noter de nombreuse informations qui pourraient impacter la qualité de vos nuits : alimentation, consommation d’alcool, prise de médicaments, activité physique en journée, utilisation d’écran tard le soir, période de stress ... ;
- La polygraphie ventilatoire : elle permet de recueillir les données de la respiration pendant le sommeil du patient. Elle est réalisée lorsqu’il y a suspicion de troubles respiratoires du sommeil auprès de sujets qui présentent des symptômes tels que des ronflements accompagnés de blocages respiratoires nocturnes, de la fatigue matinale, une somnolence diurne. Cet examen est, sauf exception, réalisé en ambulatoire, au domicile du patient. Il livre des résultats intéressants, car le sommeil est ici moins troublé que lors des examens réalisés au sein de centres de sommeil , et respecte au maximum les conditions réelles de vie du patient ;
- La polysomnographie : c’est un examen médical qui va encore plus loin que la polygraphie ventilatoire. Il consiste en l’enregistrement du sommeil, de la ventilation et des mouvements corporels au cours de la nuit. Cet examen permet ainsi d’identifier des anomalies du sommeil, grâce à des capteurs , qui mesurent les activités cérébrales (électroencéphalogramme), oculaires (électro-oculogramme), musculaires (électromyogramme) et cardiaques (électrocardiogramme). Au cours de la polysomnographie, le patient est filmé en continu. Son comportement , ses mouvements et sa position sont observés par le spécialiste du sommeil. Cet examen n’est pas réalisé à domicile, mais au sein d’une clinique du sommeil , car il nécessite de nombreux dispositifs. Grâce aux signaux ventilatoires, les ronflements sont observés. L’activité respiratoire est mesurée avec des sangles placées au niveau du thorax et du ventre, et à l’aide d’une canule située dans le nez. Le niveau d’oxygène présent dans le sang et quant à lui est recueilli par un capteur situé au bout du doigt ;
- Les tests de vigilance : ils permettent d’évaluer la propension au sommeil, ou au contraire, la propension à lutter contre le sommeil, en conditions monotones. Ces tests sont réalisés en laboratoire, sous la surveillance d’un technicien. Les tests itératifs de latence d’endormissement (TILE) permettent notamment d’affirmer le diagnostic de narcolepsie dès qu’il y a 2 endormissements en sommeil paradoxal . Par ailleurs, les tests de maintien d’éveil (TME) permettent de voir si un patient arrive à lutter contre l’envie de dormir. Plusieurs fois au cours de la journée (environ 4 ou 5 fois, toutes les 2 heures) on demande au patient de s’allonger et de se laisser aller au sommeil (pour les TILE) ou de s’asseoir confortablement dans le noir et de lutter contre le sommeil (pour les TME).
Qui l’actimétrie peut-elle aider ?
L’actimétrie peut être un examen utile si vous êtes fatigué lorsque vous vous réveillez le matin, mais que vous ne comprenez pas pourquoi. Cette analyse peut également accompagner les personnes qui pensent souffrir de sommeil très agité , celles qui manquent de sommeil réparateur , ou encore, les dormeurs qui ont des rythmes irréguliers (qui ne trouvent pas le sommeil à la même heure chaque jour, et qui ne se lèvent pas à la même heure chaque jour).