Les liens entre cauchemars et démence
Les personnes ayant une fréquence plus élevée de rêves péniblesLes liens entre cauchemars et démence
Les personnes ayant une fréquence plus élevée de rêves pénibles sont plus susceptibles de connaître un déclin cognitif et de recevoir un diagnostic de démence. Dès lors, les personnes d'âge moyen qui font chaque semaine des cauchemars ont un risque de déclin cognitif quatre fois plus élevé que les personnes qui ne font aucun cauchemar.
Mais ce n'est pas tout : si l'on s'intéresse de près aux personnes âgées, on remarque que celles qui disaient fréquemment faire de cauchemars étaient deux fois plus susceptibles de développer une démence au cours des années suivantes.
Un lien plus fort chez les hommes que chez les femmes
L'étude a révélé que lien entre les cauchemars et la démence future était beaucoup plus fort chez les hommes que chez les femmes. À titre d'exemple, les hommes âgés qui faisaient des cauchemars chaque semaine étaient cinq fois plus susceptibles de se voir diagnostiquer une démence que les hommes âgés qui ne font pas de mauvais rêve. Or, chez les femmes, l'augmentation du risque n'était que de 41 %.
Traiter le cauchemar pour ralentir le déclin cognitif ?
Le traitement des cauchemars pourrait ralentir le déclin cognitif et de ce fait, empêcher la démence de se développer chez certaines personnes. En effet, le traitement contre les cauchemars diminuerait l'accumulation de protéines anormales liées à la maladie d'Alzheimer.
Dès lors, si les mauvais rêves sont liés à de l'anxiété ou à de la dépression, il est essentiel de traiter ces affections.
Par ailleurs, les thérapies cognitives et comportementales (TCC) peuvent être de réelles alliées pour lutter contre les cauchemars. Elles consistent notamment en une analyse des pensées dysfonctionnelles et en une restructuration cognitive. Ces thérapies permettent au patient de trouver un soulagement rapide.
Il est également possible de se tourner vers la thérapie par la répétition d'imagerie mentale (RIM) : cette technique a fait l'objet de recommandations de première ligne par l'American Association of Sleep Medicine (AASM) en 2018. Il s'agit d'une thérapie brève, qui permet de livrer des outils cliniques aux personnes qui vivent de nombreux cauchemars. Son efficacité a été démontrée chez les personnes ayant connus d'importants chocs traumatiques, comme les victimes d'agression sexuelle, les militaires, les vétérans, les adultes avec ou sans diagnostic de TSPT (trouble du stress post traumatique) ainsi que les personnes atteintes de divers troubles mentaux.
La RIM consiste en une restructuration cognitive, destinée à remplacer le cauchemar par un rêve au contenu neutre ou agréable. Vous retravaillez le scénario du mauvais rêve, puis le revisualisez tous les soirs pendant 5 minutes avant le coucher. Vous pouvez remplacer les personnages, les éléments négatifs, les émotions négatives, l'ambiance ou les scènes par une histoire positive. La RIM se pratique sur un nombre de séances limité, environ 4, durant lesquelles le professionnel de santé réalise de la psychoéducation sur le sommeil et les cauchemars et apprend la technique au patient. Dès lors, les personnes d'âge moyen qui font chaque semaine des cauchemars ont un risque de déclin cognitif quatre fois plus élevé que les personnes qui ne font aucun cauchemar.
Mais ce n'est pas tout : si l'on s'intéresse de près aux personnes âgées, on remarque que celles qui disaient fréquemment faire de cauchemars étaient deux fois plus susceptibles de développer une démence au cours des années suivantes.