Peut-on être en arrêt de travail pour cause de fatigue ?
Oui, il est tout à fait possible d’être en arrêt de travail pour cause de fatigue. Selon le baromètre de la gestion des accidents du travail et des maladies professionnelles, une entreprise sur deux a été concernée par des arrêts de travail en 2020, contre une sur trois en 2019.
En réalité, les insomnies nourrissent le burn-out, et le burn-out nourrit la fatigue. Cette fatigue physiologique et physique provoquée par le travail peut véritablement être dangereuse pour la santé. Selon l’institut de veille sanitaire, 480 000 personnes en France seraient en détresse psychologique au travail. Le burn-out en concernerait 7%.
Afin d’obtenir un arrêt de travail pour surmenage professionnel, vous devez consulter un médecin, qui effectuera un bilan de santé. Il évaluera les conséquences de ce surmenage sur votre santé mentale et physique, puis décidera s’il est nécessaire ou non de vous prescrire un arrêt de travail. Pour vous remettre de ce burn-out, vous devrez vous mettre au repos, ce qui vous permettra de prendre du recul.
Quelle est la durée d’un arrêt de travail pour cause de fatigue ?
Si vous êtes épuisé, vous avez besoin d’un temps d’arrêt pour retrouver de l’énergie. La durée de repos dont vous pourrez avoir droit varie au cas par cas.
Parfois, chez certaines personnes, quelques jours suffisent. Mais si vous souffrez d’une dépression, l’arrêt de travail sera plus long. Attention cependant : chez certains patients, l’arrêt de travail n’est pas la bonne solution. Pour lutter contre la fatigue et le surmenage, votre médecin pourra alors vous conseiller de pratiquer des exercices de relaxation (méditation, cohérence cardiaque, sophrologie…), de l’exercice physique (très efficace pour diminuer le stress et lutter contre les insomnies) ou vous guider vers une psychothérapie.
Gardez en tête qu’il n’y a pas de règles en la matière : l’arrêt de travail dont vous pourrez avoir droit dépend de votre état de santé et des difficultés que vous traversez.
Moins vous dormez, plus vous risquez d’être en arrêt maladie
Sans même parler de surmenage, il est important de préciser que le sommeil vous garde en bonne santé ! Moins vous dormez, et plus vous risquez d’être en arrêt maladie, et cela pour une raison toute simple : le sommeil renforce les défenses immunitaires ! Les sujets qui dorment peu sont alors plus fragiles, et font moins facilement face aux virus et aux infections.
Lors d’une étude menée par des chercheurs finlandais, le sommeil de 1875 femmes et 1895 hommes a été observé. La conclusion ? Il est nécessaire de prévenir les troubles du sommeil et de promouvoir une durée de sommeil optimale afin de prévenir les absences pour cause d'arrêt maladie.
L'insomnie, les réveils tôt le matin et la fatigue qui s’accumule sont des facteurs corrélés au nombre de jours d'arrêt de travail. Dès lors, l’étude faisait ressortir que la durée optimale d'une nuit de sommeil, c’est-à-dire celle qui entraîne le moins d'arrêts maladie, est de :
- 7,6 heures pour les femmes ;
- 7,8 heures pour les hommes.
Les signes d’un début de surmenage
Si vous êtes particulièrement fatigué, il peut s’agir d’un des symptômes du surmenage. Voici quelques signaux qui peuvent vous aider à savoir si vous êtes en burn-out :
- Vous avez un sentiment d’épuisement physique ou moral ;
- Vous avez du mal à dormir la nuit : vous n’arrivez pas à stopper le flot de vos pensées ;
- Vous êtes anxieux, vous faites parfois des crises d’angoisse ;
- Vous avez du mal à vous organiser, vous avez l’impression de toujours devoir courir partout pour remplir vos objectifs ;
- Vous êtes déprimé, vous avez des sautes d’humeur, avez tendance à tout voir en noir, vous vous irritez facilement ;
- Vous ressentez des douleurs physiques (maux de tête, maux de ventre, mal de dos…).
Comment assurer au travail malgré la fatigue ?
Faire une sieste à la pause
Oui, pour lutter contre la fatigue au travail, rien de telle qu’une petite sieste, d’environ 20 minutes, pour entrer en phase de sommeil léger ! Attention, votre sieste ne doit pas durer plus de 30 minutes : après ce laps de temps, vous entrez en phase de sommeil profond. Vous aurez donc du mal à vous réveiller et à reprendre le fil de votre journée après une trop longue sieste ! Pour regagner de l’énergie, allez-vous coucher dans un endroit calme, et n’hésitez pas à utiliser un masque de sommeil si vous êtes sensible à la lumière.
Faire du sport
Pour éviter les insomnies le soir, faites suffisamment de sport pendant la journée. L’activité physique vous permet de vous endormir rapidement, dès que vous vous couchez. De quoi profiter d’un sommeil plus réparateur, et donc d’être en forme le lendemain !
Réorganiser sa journée
Observez à quel moment de la journée vous êtes le plus productif, et organisez vos activités en fonction de votre énergie. Suivez également les principes de la chronobiologie : cette dernière vous aide à mieux comprendre votre horloge interne, pour trouver le juste rythme, et choisir le bon moment pour exercer vos activités quotidiennes. Plusieurs règles d’or peuvent alors vous accompagner :
- En début de matinée, votre taux de cortisol (l’hormone du stress) est encore élevé : le pic de production de cette hormone se situe entre 5 h et 7 h, c’est le moment de réaliser des tâches qui demandent de l’énergie ;
- Si vous devez réaliser une mission qui demande une importante concentration, planifiez-la vers 10 h-11 h, puis entre 15 h et 16 h 30. Pendant ces horaires, vous êtes en effet plus efficace, car le taux de sucre dans le sang et la température du corps sont idéals pour faire travailler les cellules cérébrales ;
- Après le repas du midi, évitez de travailler intensément : à ces horaires, la digestion se fait, et demande beaucoup d’énergie au corps ;
- L’hormone du stress diminue entre 14 h et 15 h : planifiez votre sieste de 20 minutes à ce moment-là.
Bien manger pour avoir de l’énergie
Certains aliments vous aident à retrouver de l’énergie. C’est notamment le cas :
- Du chocolat et des fruits secs : pour vos collations, tournez-vous vers ces deux aliments antifatigue ! Ils sont riches en magnésium, et vous redonnent toute l’énergie dont vous avez besoin pour finir la journée ;
- Des baies de goji : elles sont riches en vitamines et antioxydants. En cas de fatigue passagère ou chronique, consommez chaque jour une quinzaine de fruits séchés. Consultez votre médecin afin de savoir s’il existe des contre-indications pour votre état de santé ;
- De la spiruline : elle est riche en protéines de bonne qualité, en acides aminés essentiels, en fer, en chlorophylle, en pigments caroténoïdes. C’est également une bonne source de vitamines du groupe B (sauf la vitamine B12) ;
- Du ginseng : cette plante est connue pour ses propriétés anti-inflammatoires. Elle est riche en minéraux, en acides aminés essentiels et en vitamines et est recommandée chez les personnes affaiblies ou en convalescence, car elle renforce le système immunitaire.
Vous pourrez également compter sur les légumes verts, les agrumes, les poissons gras, ou encore, le guarana pour lutter contre la fatigue !
Prendre soin de son sommeil
Si vous êtes en arrêt de travail à cause d’un grand coup de fatigue lié à un surmenage, vous devez agir afin de retrouver une bonne hygiène de sommeil :
- Respectez des horaires de sommeil réguliers ;
- Faites du sport en journée ;
- Evitez les écrans dans les deux heures qui précèdent le coucher ;
- Mangez des aliments riches en tryptophane le soir avant de dormir ;
- Misez sur les infusions aux plantes pour mieux dormir (camomille, verveine, mélisse…) ;
- Diffusez de l’huile essentielle de lavande dans votre chambre pour profiter de ses effets relaxants ;
- Pratiquez une activité apaisante avant d’aller au lit : lecture, écriture, dessin, broderie, méditation, cohérence cardiaque, sophrologie…
Parler de son surmenage à son employeur
L’arrêt maladie en cas de surmenage ne suffit pas toujours. Pour que votre reprise se fasse dans les meilleures conditions, vous devez discuter avec votre employeur afin de réduire votre charge de travail et trouver une meilleure organisation.
C’est une conversation qui peut être difficile à engager au début, mais qui est fondamentale pour améliorer vos conditions de travail sur le long terme, et éviter qu’un second coup de fatigue n’apparaisse quelques jours après votre reprise.