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Hypersomnie : tout savoir sur ces troubles du sommeil

L’hypersomnie, qui s’oppose à l’insomnie, se caractérise par un sommeil anormalement prolongé. Ce groupe de maladies du sommeil regroupe la narcolepsie, l’hypersomnie idiopathique, ou encore le syndrome Kleine Levin. Alors, quels sont les symptômes de cette pathologie ? Comment diagnostiquer une hypersomnie ? Quelles sont les causes de cette maladie rare ? On vous dit tout ! 

Benjamin
Conseiller de vos nuits
Sommaire de l'article

Les différents types d’hypersomnies

Il existe plusieurs types d’hypersomnies primaires :

Par ailleurs, on parle d’hypersomnie secondaire lorsque le besoin excessif en sommeil est la conséquence d’un autre phénomène, comme la prise de médicaments, les nuits blanches répétées, ou encore, une maladie psychiatrique.

L’hypersomnie idiopathique, qu’est-ce que c’est ?

L’hypersomnie idiopathique est une maladie rare, dont la fréquence est encore mal définie. Les sujets qui souffrent de cette pathologie ont un sommeil nocturne très solide, ce qui signifie qu’ils se réveillent très peu au cours de la nuit. Ils dorment longtemps, et le réveil matinal est souvent extrêmement laborieux. 

Mais même si leur sommeil est long et continu, les personnes qui souffrent d’hypersomnie idiopathique se plaignent d’être très fatiguées au cours de la journée. Elles ont souvent le besoin irrépressible de faire des siestes longues, et se réveillent difficilement. Cette ivresse du sommeil peut durer plusieurs minutes à plusieurs heures.

Le besoin de sommeil des personnes atteintes par cette maladie dépasse les 10 h par jour en l’absence de privation de sommeil préalable ou d’autre maladies du sommeil

Un des symptomes de l'hypersomnie est le besoin important de sommeil ainsi qu'une sensation de fatigue non justifiée

Cette maladie rare survient généralement avant 30 ans, chez 1 personne sur 10 000 lorsqu’elle est associée à un sommeil de longue durée (jusqu’à 10 heures) et chez 1 personne sur 100 000, lorsqu’elle est associée à un sommeil de durée habituelle. Cette maladie est chronique, et peut être véritablement invalidante au quotidien.

L’hypersomnie récurrente ou syndrome de Kleine-Levin

Il s’agit d’une maladie neurologique très rare se manifeste par des épisodes récurrents d’hypersomnie de plusieurs jours, associés à des troubles cognitivo-comportementaux

Cette pathologie toucherait 1 à 5 personnes par million d’habitants, dont deux tiers d’hommes, et se manifeste le plus souvent à l’adolescence. 

Pendant les épisodes récurrents d’hypersomnie, le patient dort 15 à 21 heures tous les jours. Ces épisodes peuvent durer de quelques jours à quelques semaines. Les personnes qui souffrent de cette maladie présentent également des troubles cognitifs : 

  • Ils sont apathiques ;
  • Ils sont confus ;
  • Ils ont une sensation de déréalisation qui leur fait ressentir le présent comme faux ou irréel.

Chez certains patients, on observe également des troubles passagers du comportement, tels qu’une hyperphagie, des troubles de l’humeur (tristesse, angoisse...), ou encore, une hypersexualité avec désinhibition. 

Ces épisodes d’hypersomnie récurrente sont espacés de plusieurs semaines, au cours desquelles la vie du patient reprend son cours normal. La maladie évolue sur plusieurs années. Les épisodes deviennent, au fil du temps, moins fréquents et moins intenses chez la plupart des patients. Le syndrome disparait classiquement autour de 30-35 ans.  

La narcolepsie

C’est une maladie relativement rare, qui touche environ 3 personnes sur 10 000. Elle survient habituellement chez les adolescents ou chez les jeunes adultes, et entraîne une somnolence diurne sévère. 

Les personnes qui souffrent de cette maladie ont un besoin impératif de dormir à plusieurs reprises pendant la journée. Ces siestes courtes leur permettent de retrouver un meilleur niveau de vigilance durant quelques heures. 

Le second symptôme fréquemment observé chez les personnes atteintes de narcolepsie est la cataplexie : il s’agit d’une perte de force musculaire soudaine en réponse à une émotion souvent positive (rire, surprise…) et qui peut toucher les jambes, les bras, les muscles du visage ou même, chez certains patients, tout le corps. Cette faiblesse musculaire dure habituellement quelques secondes à une minute, et n’est pas associée à un endormissement. 

Outre ce besoin irrépressible de dormir, et ces crises de cataplexie, la personne qui souffre de narcolepsie peut aussi connaître des symptômes annexes tels que les hallucinations au moment de s’endormir (dits «hypnagogiques»), des sensations effrayantes de paralysies lors du réveil (paralysie du sommeil), ou des démarches automatiques pendant la journée.

Quels sont les symptômes de l’hypersomnie ?

L’hypersomnie idiopathique : 

Les hypersomnies correspondent à un besoin excessif de sommeil. Selon les patients, ce besoin peut s’exprimer par un allongement de la durée de la nuit, une hypovigilance continue en journée, une somnolence diurne excessive, un endormissement facilité voire irrépressible au cours de la journée, ainsi qu’un épuisement chronique.

Le syndrome Kleine- Levin :

La personne qui souffre de ce syndrome connait des épisodes récurrents d’hypersomnie pendant plusieurs jours ou plusieurs semaines, accompagnés de troubles cognitifs et comportementaux.

La narcolepsie :

Lorsqu’une personne souffre de narcolepsie, elle souffre d’endormissement irrépressible en journée, de cataplexie, d’hallucinations et de paralysies transitoires

Quelles sont les causes de l’hypersomnie ?

On en distingue généralement deux types d’hypersomnie : l'hypersomnie secondaire, la plus fréquente, qui est la conséquence d'un autre phénomène, et l'hypersomnie primaire, dont l'origine est beaucoup plus complexe, voire inconnue.

L’hypersomnie secondaire peut faire suite à plusieurs facteurs ;

  • un épuisement physique ;
  • une prise excessive d’hypnotiques ou de sédatifs ;
  • un manque de sommeil important ;
  • un arrêt brutal de stimulants ;
  • une maladie d’origine psychiatrique ;
  • un trouble neurologique (traumatisme, neurodégénérescence…) ;
  • une infection (virus Epstein-Barr ou syndrome de Guillain-Barré) ;
  • une maladie endocrinienne ou métabolique, comme le diabète ou l’hypothyroïdie.

Comment diagnostiquer l’hypersomnie ?

Afin de diagnostiquer la somnolence excessive et de déterminer l’origine primaire ou secondaire d’un surplus d’épuisement ou de sommeil, un interrogatoire ainsi qu’un examen clinique et psychologique pourront être utiles. 

L’agenda du sommeil

Le patient pourra tout d’abord commencer par tenir un agenda du sommeil : il rapportera la durée et la qualité de ses périodes de sommeil et d’éveil durant plusieurs semaines. Trois ou quatre semaines sont en général nécessaires pour bien comprendre le type de sommeil dont profite le dormeur.

L’actimétrie

L’actimétrie peut également être utile : il s’agit d’un bracelet porté par les patients durant une à deux semaines, qui permet d’évaluer les phases de repos et d’activité dans la vie quotidienne. Grâce à cette technique, il est alors possible de repérer le manque de sommeil ou les troubles du rythme du sommeil. Des entretiens et des auto-questionnaires pourront permettre de réaliser une évaluation de la somnolence.

La polysomnographie

Afin de diagnostiquer l’hypersomnie, il est également possible de réaliser une polysomnographie nocturne : cet outil permet d’analyser en détail la quantité et la qualité objective du sommeil nocturne via un électroencéphalogramme (EEG), un électro-oculogramme et un électromyogramme, associés à une évaluation de la fonction respiratoire et cardiaque. 

Dans le cas d’une hypersomnie idiopathique, une évaluation régulière de la quantité de sommeil maximale produite par le patient en condition de repos sera ensuite réalisée grâce à un enregistrement polysomnographique du sommeil prolongé pendant 24 à 48 h dans un lit


Le TILE : test itératif de latence d’endormissement

Un test itératif de latence d’endormissement (TILE) permet d’évaluer la capacité d’un patient à s’endormir de façon répétée au cours de la journée. La qualité du sommeil est également analysée grâce à un électroencéphalogramme. 

Un test de maintien d’éveil (TME) permet quant à lui d’évaluer la capacité du dormeur à rester éveillé en journée, dans des conditions favorables à l’endormissement. Toutefois, il est surtout utilisé afin d’évaluer l’efficacité des traitements. 

Les examens complémentaires

Afin de confirmer la nature de l’hypersomnie, il est parfois utile de réaliser des analyses complémentaires, telles qu’une imagerie cérébrale ou une biologie.

Un diagnostic plus ou moins difficile à poser selon les symptômes

Selon que les symptômes sont typiques ou non, le diagnostic de l’hypersomnie est plus ou moins facile à poser. Grâce à la polysomnographie d’un patient narcoleptique typique, on observe un endormissement très rapide et un sommeil qui passe rapidement en phase paradoxale. Ensuite, le sommeil est très fragmenté. Le Test Itératif de Latence à l’Endormissement montre généralement un endormissement en quelques minutes, avec plusieurs endormissements directement en sommeil paradoxal. 

Il est nécessaire de consulter un spécialiste pour diagnostiquer les cas d'hypersomnie. Celui ci procèdera a différents examens en fonction des symptômes présentés par le patient

Lorsqu’un patient souffre d’hypersomnie idiopathique, ses cycles de sommeil sont harmonieux. Seuls leur durée et leur nombre augmentent, notamment lorsqu’il s’agit d’une forme avec allongement du sommeil nocturne. Avec cette maladie, l’endormissement peut également être atteint en quelques minutes au moment du TILE, dans près d’un tiers des cas. 

Avec le syndrome de Kleine-Levin, il est tout d’abord essentiel d’éliminer les origines psychiatriques, neurologiques, métaboliques, auto-immunes ou toxiques. Puisque les symptômes sont spécifiques, le diagnostic peut être posé grâce à un entretien précis avec le patient et ses proches, et après avoir réalisé une imagerie fonctionnelle cérébrale. Les tests ne sont ici généralement pas utiles, car en dehors des crises, les patients ont un sommeil normal. Pendant les crises, les personnes montrent également souvent un excès de sommeil et un état léthargique d’hypovigilance.

Quel traitement pour l’hypersomnie ?

Pour l’hypersomnie idiopathique, les médicaments comme le modafinil et le methylphénidate, sont utilisés, car ils ont une action éveillante. Dans certains cas, il est également possible de prescrire de la mélatonine le soir ou de la luminothérapie le matin. Cela permettra de lutter contre «l’ivresse de sommeil au réveil» dont souffrent les personnes atteintes d’hypersomnie idiopathique.

Pour la narcolepsie, il n’existe pas à ce jour de traitement qui permette de «guérir» la maladie. Ici encore, il sera nécessaire de traiter les symptômes de la pathologie, grâce à des traitements éveillants qui permettront d’améliorer la vigilance diurne et d'éviter les accès de sommeil pendant la journée. Par ailleurs, il est possible d’y ajouter des traitements contre les accès de cataplexie (comme certains antidépresseurs ou le gamma-hydroxybutyrate). Les médicaments qui favorisent la continuité du sommeil pourront quant à eux agir contre les hallucinations liées au sommeil, les paralysies du sommeil ou la fragmentation du sommeil nocturne.

Pour le syndrome de Kleine-Levin, la prévention des épisodes est surtout basée sur le traitement par lithium, combiné à un sommeil régulier. Le patient devra également éviter l'alcool. Le traitement par lithium stoppe complètement la maladie chez 37% des patients, et permet de réduire la fréquence ou la durée des épisodes chez 46% des autres patients. 

Comment prévenir l’hypersomnie secondaire ?

Certaines hypersomnies secondaires peuvent être prévenues en préservant ou en améliorant la qualité de son sommeil

Dormez suffisamment

Accordez-vous une durée de sommeil suffisante. Pour rappel, le temps de sommeil idéal pour un adulte est de 7 et 8 heures chaque nuit. Mettez en place des horaires de sommeil réguliers, en vous couchant et en vous levant chaque jour à la même heure. Le soir, dès que les signes de fatigue se font ressentir, allez vous coucher (yeux qui piquent, bâillements répétés…). Si votre nuit a été courte, n’hésitez pas à vous octroyer une petite sieste flash de 20 minutes afin de regagner de l’énergie.

Le soir, mangez correctement

Ce que vous mangez le soir impacte grandement la qualité de vos nuits. Evitez les excitants (thé, café, soda...), et ne mangez pas de repas trop gras, trop copieux. Préférez les aliments légers, qui se digèrent facilement, et qui sont riches en tryptophane, comme le poisson, le chou, les bananes, les légumineuses, les oléagineux, la levure de bière, le chocolat noir…

Place aux activités relaxantes

Avant d’aller au lit, évitez d’utiliser votre smartphone, votre tablette ou votre ordinateur, qui génèrent de la lumière bleue et qui empêchent la production de mélatonine, l’hormone du sommeil. Préférez les activités relaxantes, comme la lecture, l’écriture, la sophrologie, ou la méditation…

Une chambre confortable et à bonne température

Votre environnement de sommeil doit vous chouchouter ! Vous devez éviter les nuisances sonores, et dormir dans une chambre chauffée à environ 18 ou 19°C. Optez également pour une literie confortable, adaptée à vos besoins. L’oreiller mémoire de forme peut ici être un allié de taille. Choisissez un coussin adapté à votre position de sommeil, à votre morphologie, à vos préférences de confort et à vos éventuels problèmes de santé !

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