Syndrome d’avance de phase de sommeil : définition
Avec le syndrome d’avance de phase de sommeil, les horaires de sommeil sont anormalement précoces. Les personnes qui souffrent de ce problème arrivent difficilement à rester éveillées après 18 à 21 h en soirée. Elles se réveillent prématurément entre 2 et 5 h la nuit, et n’arrivent plus à trouver le sommeil ensuite. La plainte ressemble alors à celle des patients qui ont des insomnies.
Qui est touché par le syndrome d’avance de phase ?
Ce trouble du rythme circadien affecterait environ 1% de la population adulte d’âge moyen. Le risque d’entre être atteint augmente avec l’âge. Ce sont en effet les patients âgés qui connaissent le syndrome d’avance de phase. Il s’agit par ailleurs d’un trouble héréditaire, qui affecte les gènes de l’horloge circadienne.
Quelles solutions pour traiter l’avance de phase ?
Il existe plusieurs solutions naturelles afin de traiter l’avance de phase. Pour livrer de bons résultats, ces dernières devront être couplées à une bonne hygiène de sommeil.
La luminothérapie
La luminothérapie est une thérapie douce qui consiste en l’exposition régulière à une lumière identique à celle du soleil. Elle est indiquée dans le cadre du traitement des troubles du rythme circadien mais également si vous souffrez de dépression saisonnière.
Notre rythme circadien ne fait pas tout à fait 24 heures. Notre organisme est alors obligé de se recaler quotidiennement sur les alternances et variations de la lumière du jour. Avec cette thérapie douce, l’objectif est d’exposer le patient à une lumière blanche artificielle, intense mais douce.
Dans le cadre du syndrome d’avance de phase du sommeil, l’exposition se fait le soir, afin de repousser l’heure d’endormissement. Couplée à une bonne hygiène de sommeil, la luminothérapie est actuellement le traitement de référence en cas de désynchronisation de l’horloge, comme dans le syndrome d’avance de phase. Notez également que le port de lunettes noires le matin peut être très utile avec ce trouble du sommeil.
Par ailleurs, la luminothérapie est intéressante pour le traitement des affections causées par :
- Le travail de nuit ;
- Le décalage horaire ;
- La fatigue chronique ;
- La dépression prémenstruelle ;
- Le vieillissement ;
- La démence sénile ;
- …
La chronothérapie
Tout comme la luminothérapie, la chronothérapie permet de restaurer l’horloge biologique et améliore le sommeil. Pour de meilleurs résultats, ces deux traitements sont souvent combinés. Contrairement à la luminothérapie, la chronothérapie nécessite un suivi médical et se fait sous hospitalisation.
En cas de syndrome d’avance de phase, le principe consiste à avancer les horaires de coucher de 3 h tous les 2 jours jusqu'à un recalage (coucher 22-23 h). Il s’agit d’un protocole assez contraignant qui nécessite une grande motivation.
Les hypnotiques
Les hypnotiques sont souvent prescrits dans le cadre d’avance de phase, mais ils baissent la vigilance du lendemain. C’est la raison pour laquelle les traitements se reposent en premier lieu sur la luminothérapie et la chronothérapie la plupart du temps.
Quels sont les autres troubles du rythme circadien ?
Le syndrome du retard de phase
Le syndrome de retard de phase est caractérisé par le fait d’être décalé en soirée. Si vous souffrez de ce trouble, vous n’arrivez pas à vous coucher tôt, et vous avez de grandes difficultés à vous lever tôt le matin.
On observe souvent ce problème de sommeil chez les adolescents, qui ont une horloge biologique plutôt calée en soirée. Le problème, c’est que ce trouble du rythme circadien est peu compatible avec la vie sociale diurne, qui implique des réveils précoces tous les jours.
Ici, la chronothérapie, avec ses programmes de « recalage » de l’horloge biologique offrent de bons résultats.
Syndrome d’insuffisance de sommeil comportemental
Le syndrome d’insuffisance de sommeil comportemental est trouble qui se produit chez un individu qui, de façon persistante, ne bénéficie pas d’un temps de sommeil suffisant pour permettre un niveau d’éveil normal le jour.
Lorsque nous ne dormons pas suffisamment par rapport à nos besoins, nous créons une dette de sommeil. Et quand cette dette devient trop intense et trop importante, elle finit par entraîner une hypersomnie, c’est à dire un besoin irrépressible de dormir afin de rembourser cette dette.
La personne a alors un besoin de dormir manière excessive pour compenser ce manque.
Le rythme veille-sommeil irrégulier
C’est l’un des plus rares troubles du rythme circadien. Il est observé dans les populations gériatriques vivant en institution. Le sommeil de ces personnes est morcelé en trois épisodes de sommeil ou plus, de courte durée, distribués le jour et la nuit. Ces différentes périodes de sommeil sont considérées le plus souvent comme des siestes. Elles peuvent être au nombre de 3 à 4 par jour, sans qu’il n’y ait de période principale de sommeil.
Le nombre d’heures de sommeil dont les patients bénéficient en 24 heures est souvent égal à celui des personnes qui ont des structures de sommeil normales. Toutefois, leurs phases de sommeil sont moins profondes, et donc moins réparatrices.
Ce trouble du rythme circadien, lorsqu’il est vécu chez l’adulte, peut poser problème car il impacte les obligations professionnelles et sociales. Il peut alors entraîner un isolement et une dépression, conduire à des troubles alimentaires ou à des pertes de mémoire, généralement causées par le manque de sommeil profond.
Le jet lag
Le décalage horaire (jet lag) est provoqué par un voyage rapide à travers plus de 2 fuseaux horaires. Les voyages vers l'est, qui avancent le cycle du sommeil, provoquent des symptômes plus importants que les voyages vers l'Ouest, qui retardent le sommeil.
Pour limiter au maximum le jet lag, il est recommandé aux voyageurs de décaler progressivement leurs horaires de veille-sommeil avant le voyage, et de se rapprocher de ceux de leur destination.
En arrivant, ces derniers doivent maximiser leur exposition à la lumière du jour, en particulier le matin, et à l'obscurité avant le coucher.
Troubles du travail posté
On parle ici des personnes qui travaillent le soir ou la nuit. Ces derniers doivent donc combattre le sommeil nocturne et tenter de dormir le jour. Ils sont alors dans un état chronique de décalage horaire.
Le déphasage du rythme circadien qui en résulte entraîne un manque aigu et chronique de sommeil. Les difficultés à rester éveillé et vigilant durant la phase circadienne inversée peuvent être particulièrement dangereuses et provoquer des accidents.
La gravité des symptômes est proportionnelle à la fréquence des changements de travail posté, mais également au nombre de nuits consécutives travaillées, à la durée des postes et à la fréquence des changements antihoraires (qui avancent le sommeil).
Ici, le travail posté fixe, c'est-à-dire à plein-temps de nuit ou du soir est préférable. Mais il est important de noter que même les travailleurs qui ont un poste fixe ont des difficultés liées au sommeil, car le bruit et la lumière de la journée perturbent la qualité du repos. Ils ne profitent pas d’un sommeil suffisamment profond et réparateur, et doivent souvent raccourcir leur temps de sommeil afin participer aux événements sociaux ou familiaux.
Pour lutter contre le trouble du rythme circadien, les travailleurs postés doivent maximiser leur exposition à une lumière intense aux moments où ils doivent être en éveil. La chambre doit quant à elle être le plus obscure possible. Le port d’un masque de sommeil et de bouchon d’oreiller est ici largement conseillé pour créer une bulle de calme.
Le travailleur peut également porter des lunettes de soleil lors du trajet travail-maison le matin, afin de mettre le corps doucement bonnes conditions pour l’endormissement. La prise de mélatonine avant le coucher peut également être intéressante.
Le syndrome du libre cours
Ce trouble, également connu sous le nom de syndrome hypernycthéméral, fait en sorte que l’endormissement et le réveil sont continuellement et progressivement décalés d’une quinzaine de minutes par rapport à l’horaire normal. Il s’agit d’un syndrome très rare chez les voyants, observé chez 50% des aveugles. En effet, la lumière du jour aide généralement à réguler le cycle veille-sommeil.
L’alternance veille-sommeil n’est pas liée au cycle de 24 h, mais à une période légèrement plus longue. Cela signifie que la personne s’endort et se réveille un peu plus tard chaque jour. Lorsque les personnes atteintes tentent de limiter la durée de leur sommeil aux heures de la nuit, elles souffrent d’épisodes périodiques d’insomnie.