Fatigue chronique : comment la repérer ?
Il existe une différence notable entre le ressenti d’une fatigue chronique et le syndrome de fatigue chronique (SFC) à proprement parler. Loin d’être une fatigue d’hiver momentanée, le syndrome de fatigue chronique est en effet caractérisé par une fatigue qui persiste au-delà de 6 mois.
Les symptômes de la fatigue chronique sont nombreux, et peuvent aider à poser un diagnostic :
Le premier symptôme notable, c’est une apparition soudaine de fatigue grave. Cette fatigue dure, et entrave de façon importante vos activités. Vous êtes exténué, épuisé, vous sentez que votre corps est faible, n’a plus d’énergie, et à chaque effort que vous faites, vous ressentez une sorte de lourdeur.
Lorsque vous faites un petit exercice physique ou mental, une grande fatigue s’empare de vous et persiste au moins durant 24 heures. En ce sens, une simple promenade en famille peut nécessiter un temps de récupération de plusieurs jours…
Lorsque l’on souffre du syndrome de fatigue chronique, on ne profite pas d’un sommeil réparateur : lorsque vous vous levez, vous vous sentez fatigué, vous avez l’impression de ne pas avoir fermé l’œil de la nuit, et vos batteries sont loin d’être rechargées.
Mais les symptômes ne s’arrêtent pas là : en effet, les personnes qui souffrent de cette maladie ressentent une douleur musculaire qui se déplace, parfois sans raison évidente. Vous ressentez également une douleur dans certaines articulations, sans pour autant voir apparaître la moindre rougeur ou le moindre œdème.
Par ailleurs, les personnes malades voient apparaître des maux de tête. Leur mémoire et leur capacité de concentration sont également grandement impactées, et elles ont alors du mal à rester efficaces sur une même tâche durant plusieurs heures d’affilée.
En outre, notez que les maux de gorge sont récurrents, et les ganglions lymphatiques sont fragiles. Ces derniers apparaissent principalement sur les côtés du cou et sous les bras.
Si vous souffrez de fatigue chronique, vous pouvez également ressentir des étourdissements de temps à autre, notamment lorsque vous êtes en position debout. Après un effort, il vous arrive de faire des malaises, et votre corps met parfois des jours à se remettre d’un simple exercice physique.
Vous éprouvez une sensibilité exacerbée à la lumière, aux bruits et aux odeurs, et une sensibilité ou une allergie particulière à certains aliments, médicaments ou produits chimiques se développe.
Enfin, les personnes qui ont cette maladie ont également des problèmes gastro-intestinaux comme le syndrome du côlon irritable.
Quelles sont les causes du syndrome de fatigue chronique ?
Les causes exactes du syndrome de fatigue chronique sont encore inconnues. Certains éléments déclencheurs pourraient toutefois favoriser son apparition, tels que :
- La présence d’une infection virale ;
- Une déficience immunitaire ;
- Un traumatisme physique ;
- Un traumatisme psychologique.
Plusieurs de ces causes réunies ou bien une combinaison de facteurs physiologiques et psychologiques pourraient être à l’origine de cette maladie qui impacte le quotidien des patients.
Le syndrome de fatigue chronique est classé comme une maladie neurologique, mais les études les plus récentes qui sont encore actuellement menées sur la maladie pour essayer de la connaître et la comprendre davantage montrent que le SFC relève surtout de l’immunologie. Ainsi, les foyers infectieux que certains malades développent parfois peuvent en effet accentuer très nettement leur fatigue.
Certaines études démontrent par ailleurs une relation entre l’apparition de la maladie et une infection microbienne ou virale, que l’on ne retrouve pourtant pas dans les marqueurs biologiques.
Et puisque les causes exactes demeurent inconnues, il n’existe à l’heure actuelle aucun moyen de prévenir le syndrome de la fatigue chronique.
Qui est touché par le syndrome de fatigue chronique ?
La prévalence de cette maladie oscille entre 0,2 et 0,5 % de la population. Elle peut toucher des personnes jeunes (principalement entre 16 et 20 ans) mais est en général observée chez les adules majoritairement entre 40 et 50 ans. On remarque que les femmes sont davantage exposées au SFC : ainsi, 6,5 femmes sont touchées, pour 4 hommes.
Les variations hormonales pourraient être ici à l’origine de l’apparition du syndrome de fatigue chronique. Ainsi, les spécialistes ont observé que cette maladie apparaissait souvent chez des femmes ménopausées.
Quelles sont les solutions pour traiter un syndrome de fatigue chronique ?
Il n’existe pas de traitement spécifique pour lutter contre le syndrome de fatigue chronique. Ainsi, de nombreuses approches peuvent vous aider afin de diminuer le plus possible votre sentiment d’épuisement.
Agir sur votre mode de vie
Les personnes qui souffrent de fatigue chronique doivent souvent réinventer leur mode de vie, afin d’œuvrer au maximum contre les coups de fatigue qui viennent handicaper leur quotidien. Ainsi, plusieurs trajectoires peuvent être suivies :
- Améliorer la qualité de votre sommeil : régulez vos cycles, en vous couchant et en vous levant à la même heure chaque jour. Créez un environnement de sommeil apaisant, loin des bruits et de la lumière. Optez pour une literie adaptée, et surtout pour un oreiller sur-mesure qui permettra à l’ensemble de votre corps de rester en bonne posture : en alignant votre tête, votre nuque et votre colonne vertébrale, votre oreiller prendra soin d’éloigner les réveils nocturnes, et de faciliter votre endormissement ;
- Avoir une bonne diététique : les vitamines, les nutriments, les fibres, les minéraux doivent être placés au cœur de votre alimentation. Optez également pour des aliments qui vous permettent de rééquilibrer votre flore intestinale : en effet, de nombreux patients qui souffrent de fatigue chronique ont également des problèmes intestinaux. Les probiotiques pourront donc vous accompagner dans cet objectif. Avant d’aller vous coucher, optez pour des aliments qui vous aident à produire l’hormone du sommeil. Les aliments riches en tryptophane pourront alors vous permettre de vous endormir plus facilement, mais également de profiter d’un sommeil réparateur sur le long terme ;
- Des stratégies de prise en charge peuvent être apprises pour gérer les problèmes de mémoire, de concentration et d’attention.
- Les exercices de rééducation musculaire très lents peuvent également être intégrés au quotidien des patients : attention toutefois à y aller vraiment doucement, en initiant des séances de seulement 2 minutes, 2 à 3 fois par semaine ;
- La rééducation fonctionnelle peut accompagner certains patient à réduire divers symptômes, et à réintroduire l’activité physique dans leur quotidien : ainsi, et seulement avec accord de votre médecin, des exercices tels que la natation, la marche, ou encore le vélo, pourront être réalisés plusieurs fois par semaine pendant 5 à 15 minutes. Attention ici encore, les exercices et le niveau d’intensité proposés doivent impérativement être adaptés au niveau de performance du patient. Ce traitement « actif » est souvent vécu par les malades comme étant plus efficace qu’un traitement « passif ».
- Rechercher et soigner les foyers d’infection (dents, sinus…) se présente également comme une étape indispensable ;
- Éliminer les facteurs d’allergie et soigner les allergies, qui peuvent souvent se déclencher avec cette maladie aide également les patients à mieux vivre leur maladie.
Agir sur la relaxation
Pour éviter de brusquer votre corps, offrez-lui des moments de calme et de lâcher-prise. En ce sens, vous pourrez tester les séances de relaxation, et notamment les exercices de respiration. La respiration abdominale pourrait véritablement vous accompagner.
Les exercices de sophrologie peuvent également être un véritable pilier pour les personnes qui souffrent de fatigue chronique. La visualisation positive sera en ce sens un moyen intéressant pour vous accompagner afin de retrouver l’apaisement dont vous avez besoin. Par ailleurs, les séances de méditation ou le yoga peuvent également vous aider à vous relaxer.
Enfin, les thérapies comportementales et le soutien psychologique sont également des piliers qui aident le patient à mieux se comprendre, et à mieux vivre avec la maladie. Cette prise en charge psychologique améliore la qualité de vie et diminue l'impression de fatigue que ressent le patient. En effet, si un état de stress post-traumatique résultant d’un traumatisme ancien est ressenti par la personne atteinte de fatigue chronique, le soutien psychologique lui permettra de surmonter cette épreuve, en éloignant les angoisses qui y sont liées. Cette forme de psychothérapie comportementale permet aux patients de mettre en pratique les bonnes attitudes lorsqu’ils sont face à des situations difficiles. De cette façon, les personnes malades réussissent alors à mieux gérer leurs symptômes, notamment ceux qui sont liés au stress. Pour observer des résultats intéressants sur le quotidien du patient, il sera essentiel de suivre une quinzaine de séances environ.
L’autogestion
Les patients qui souffrent de fatigue chronique doivent devenir actifs et être capables d’agir au quotidien sans aggraver leurs symptômes. En ce sens, ils devront apprendre à planifier et à doser l’intensité de leurs activités.
On parle alors d’autogestion de la douleur. Afin de permettre à la personne malade de soulager les douleurs liées au syndrome de fatigue chronique, l’acupuncture, la thérapie aquatique, les massages et automassages doux, la respiration profonde, le tai-chi et la massothérapie peuvent alors aider certains patients.
Les médicaments
Après un diagnostic précis, les médecins peuvent accompagner le patient en lui proposant un traitement médical qui se concentre sur la gestion des symptômes de la maladie.
En ce sens, les douleurs (ganglions, mal de gorge, mal de tête…) pourront être contrôlées par des médicaments anti-inflammatoires par exemple.
Attention toutefois, car les personnes qui souffrent de fatigue chronique sont souvent très sensibles aux médicaments. Ainsi, les doses prescrites devront être très faibles, avec, si les effets secondaires sont bien gérés par le patient, une augmentation progressive.
Les stimulants doivent être évités chez de nombreux patients : en effet, certains constatent que ces médicaments leur permettent d’augmenter leur activité d’une façon non planifiée, et surtout sans doser leurs efforts. Ils mettent ensuite beaucoup de temps à s’en remettre, et la fatigue est d’autant plus intense.
Les antihistaminiques sont également prescrits afin de soigner les symptômes ressemblant à ceux de l’allergie.
Les L-tryptophane peuvent également être utilisés afin d’aider la patient à régulariser son sommeil. Enfin, les antidépresseurs tricycliques peuvent être prescrits : ils agiront sur les douleurs, le sommeil et l’humeur par leur effet dynamisant. En outre, les antidépresseurs de la famille des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), et les anxiolytiques pourront également être prescrits.
Si vous pensez souffrir de syndrome de fatigue chronique, un diagnostic chez le médecin est indispensable et vous permettra d’écarter toute autre piste. Attention toutefois à ne pas confondre ce syndrome avec un coup de fatigue passagère. S’il vous arrive de vous sentir fatigué, et que vous recherchez des solutions pour vous redynamiser au quotidien, notre article « Je suis fatigué, 8 raisons qui peuvent l’expliquer ? » pourra vous accompagner !