Quels sont les symptômes de l’épilepsie du sommeil ?
Lorsqu’elles surviennent pendant la, les crises d’épilepsie peuvent se traduire par plusieurs signes cliniques, qui sont différents d’un patient à l’autre.
Le sujet peut tout d’abord faire des parasomnies. Il s’agit de comportements anormaux observés pendant le sommeil. Ces manifestations motrices soudaines sont associées à une excitabilité. Les convulsions peuvent également être observées, mais restent toutefois rares au cours du sommeil.
La personne qui souffre d’épilepsie nocturne peut être sujette à une hyper-salivation. Elle fait également des bruits de gorge caractéristiques.
Notez que lorsque l’on fait des crises d’épilepsie pendant le sommeil, il est possible que plusieurs crises se produisent au cours d’une seule et même nuit.
Diagnostic de l’épilepsie nocturne
La crise étant observée la nuit, le médecin n'y assiste pas. Puisque le patient ne se rappelle pas souvent de ces manifestations, il est essentiel de pouvoir interroger un témoin pour comprendre les symptômes. Si une crise est suspectée, des examens complémentaires de sommeil sont alors réalisés. Une polysomnographie devra être programmée. Cet examen de référence pour diagnostiquer les maladies du sommeil livre des données complètes. Un enregistrement vidéo infra-rouge ainsi que des enregistrements sonores au sein de la clinique du sommeil seront également mis en place.
La polysomnographie permet de mesurer les activités électriques du cerveau qui peuvent être anormales dans la maladie épileptique. Afin de compléter le diagnostic, le patient est souvent dirigé vers une imagerie du cerveau (IRM), et une analyse sanguine.
Comment savoir si on a fait une crise d'épilepsie en dormant ?
Si vous dormez seul, et que personne ne peut observer votre comportement pendant la nuit, vous pouvez vous reposer sur certaines anomalies afin de savoir si vous faites des crises d’épilepsie nocturnes : morsure à la langue, fuite d'urine, blessures inexpliquées, maux de tête, ou encore, courbatures au lever peuvent être des indices qui aident à poser un diagnostic.
Les liens entre le sommeil et l’épilepsie
Le sommeil peut avoir des effets sur les crises, et les crises peuvent avoir des effets sur le sommeil. 20 % environ des personnes atteintes d’épilepsie n’ont que des crises nocturnes : on parle ici d’épilepsie « liée au sommeil ». Certaines personnes font des crises sans même s’en rendre compte. D’autres seront davantage susceptibles de ne faire que des crises le matin au réveil.
Près de 40 % des patients ont des crises diurnes et nocturnes. Les crises nocturnes surviennent principalement dans le cas des épilepsies du lobe frontal et temporal. Elles peuvent également être liées à l’âge comme l’épilepsie rolandique, qui touche les enfants et adolescents, ou l’épilepsie myoclonique juvénile.
Notre sommeil est divisé en différents stades : le sommeil léger, le sommeil profond et le sommeil paradoxal, pendant lequel nous rêvons. Les crises d’épilepsie se produisent majoritairement pendant la phase de transition veille-sommeil léger et pendant le sommeil léger. Toutefois, les signes typiques de l’épilepsie sont plus fréquents pendant le sommeil profond.
Le sommeil paradoxal, quant à lui, inhibe l’activité épileptique : pendant cette phase, on n’observe ni crises, ni signaux épileptiques.
Mouvements pendant le sommeil : s’agit-il nécessairement d’épilepsie nocturne ?
Non, les mouvements pendant le sommeil ne signifient pas nécessairement que le patient est atteint d’épilepsie nocturne. De nombreux troubles du sommeil peuvent entraîner des mouvements intenses pendant la nuit. La polysomnographie avec vidéosurveillance permettra de poser un diagnostic précis.
Ces troubles non épileptiques peuvent être liés à :
- Des parasomnies NREM (non « Rapid Eye Movement ») : il s’agit de comportements indésirables et inappropriés, que l’on retrouve pendant la phase de sommeil profond. C’est par exemple le cas du somnambulisme ;
- Des parasomnies de la transition veille-sommeil : elles regroupent les mouvements répétitifs de grands groupes musculaires (mouvements de la tête d’avant en arrière ou de gauche à droite, appelées rythmies du sommeil), ou encore des tressaillements isolés des bras ou des jambes, appelés myoclonies du sommeil ou secousses hypniques ;
- Des troubles du comportement en sommeil paradoxal : cette maladie entraîne des mouvements excessifs qui peuvent être violents pendant le sommeil. Ils correspondent souvent aux actes effectués en rêve : on parle de rêves vécus. Ils sont dus à une activité musculaire accrue au cours du sommeil paradoxal ;
- Les cauchemars et les terreurs nocturnes peuvent également provoquer des mouvements qui laissent croire à des crises d’épilepsie nocturne.
Quel traitement pour l’épilepsie nocturne ?
Les patients qui souffrent déjà d’épilepsie prennent des antiépileptiques afin de prévenir les crises. Si elles font également des crises pendant le sommeil, leur médecin pourra proposer des changements dans l’administration des médicaments, en augmentant notamment le dosage des antiépileptiques, et en les prescrivant juste avant le coucher. En effet, en cas de dosage trop élevé pendant la journée, le patient pourrait subir une importante somnolence. Mais un dosage plus élevé avant le coucher pourrait favoriser un sommeil réparateur.
Les bonnes habitudes à prendre pour éviter les crises pendant la nuit
Si vous dormez trop peu la nuit, ou si vous somnolez en journée, cela impacte votre bien-être : lorsque l’on souffre d’épilepsie, cette corrélation est d’autant plus intense. Le risque de faire une crise augmente en effet lorsqu’une personne atteinte d’épilepsie passe de nombreuses heures sans dormir.
C’est la raison pour laquelle avoir une bonne hygiène de sommeil est fondamental.
Voici quelques bonnes habitudes à prendre :
- Couchez-vous et levez –vous chaque jour à la même heure. Un rythme de sommeil régulier vous permet de profiter d’une meilleure qualité de sommeil, et de vous lever en pleine forme, avec les batteries rechargées ;
- Pratiquez une activité physique régulière avant 18 h : après cet horaire, privilégiez les activités calmes et relaxantes, qui favorisent l’endormissement et vous permettront de dormir plus sereinement ;
- Veillez à ce que votre repas du soir soit léger. Ne consommez pas d’excitants, comme le thé, le café et les sodas à compter de 17h, et ne buvez pas d’alcool le soir. Ce dernier peut parfois favoriser l’endormissement, mais il empêche de profiter d’un sommeil suffisamment réparateur pendant la nuit ;
- Veillez à profiter d’un temps de sommeil suffisant : un adulte a besoin de dormir entre 7 à 10 heures par nuit pour se sentir reposé. Ces besoins sont très variables d’un individu à l’autre. La règle d’or ? Ecoutez-vous : dès que votre corps vous envoie des signaux de fatigue, allez dormir ! Bâillements et yeux qui piquent signifient que vous avez besoin de vous reposer !
- Si vous êtes très fatigué, vous pouvez faire une cure de sommeil à domicile. Pendant une semaine, focalisez-vous sur votre repos, et rien d’autre. Déconnectez-vous de votre quotidien pour dormir le plus possible, et agissez contre votre dette de sommeil ;
- Si vous avez du mal à vous endormir, tournez-vous vers les solutions naturelles : les huiles essentielles de lavande vraie ou de camomille, les infusions à la mélisse ou à la verveine, les fleurs de Bach, les compléments alimentaires pourront vous aider à trouver le sommeil plus facilement et à profiter d’un sommeil vraiment réparateur ;
- Apprenez à lâcher prise par rapport à vos activités quotidiennes et à vos soucis avant le coucher. Les exercices de relaxation peuvent vous aider dans cet objectif. Vous pourrez par exemple vous tourner vers la sophrologie, la visualisation positive, la cohérence cardiaque ou encore la méditation ;
- Créez un environnement de sommeil douillet et paisible. Chauffez votre chambre à 18 ou 19°C et utilisez une literie adaptée à vos habitudes de sommeil. Veillez à ce que votre oreiller soit parfaitement douillet et vous aide à lâcher prise dès que vous vous allongez dessus ;
- Evitez les activités sur écran pendant les deux heures qui précèdent le coucher. N’emmenez pas votre téléphone ou votre ordinateur portable au lit ;
- Evitez les siestes trop longues en journée : privilégiez les micro-siestes d’environ 15-20 minutes maximum, en début d’après-midi ;
- Veillez à ne pas rester longtemps éveillé au lit : si vous sentez que le sommeil n’approche pas, mieux vaut vous lever plutôt que de cogiter pendant de longues minutes, voire de longues heures, au lit.