Insomnie paradoxale : définition
La plupart des insomniaques ont tendance à estimer à la hausse le temps qu'il leur faut pour s'endormir et à la baisse la durée totale du sommeil. Mais lorsqu’un patient souffre d’insomnie paradoxale, il est incapable de percevoir réellement le nombre d’heures qu'il a dormi.
Avec les enregistrements polysomnographiques en laboratoire, qui permettent d’analyser les différents cycles de sommeil du patient, on constate alors un grand écart entre un sommeil normal et ce que ressent le dormeur.
Les causes de l’insomnie paradoxale
L’insomnie paradoxale reste encore un mystère pour de nombreux scientifiques. Toutefois, ces dernières années, le sommeil est devenu un objectif ultime en matière de bien-être. On sait à quel point il est important pour la santé, à tel point qu’aujourd’hui certains dormeurs tentent tout afin de passer des nuits vraiment réparatrices, et d’éloigner les réveils nocturnes. Une obsession qui favoriserait l’arrivée des insomnies paradoxales.
Dans la majorité des cas, les insomniaques qui sont touchés par ce problème sont des personnes anxieuses, et qui se focalisent sur la durée anormalement faible de leur sommeil. Elles ont également une activité mentale soutenue et n’arrivent pas à la ralentir au moment de se coucher. Les personnes qui font des insomnies paradoxales témoignent souvent du fait qu’elles ont l'impression d'avoir pensé toute la nuit.
Que se passe-t-il dans le cerveau ?
Lorsque nous nous endormons, il peut arriver qu’une moitié du cerveau s’éteigne et que l'autre moitié reste légèrement en alerte. Ce phénomène est dû à des instincts de survie primitifs : lorsque vous dormez, vous êtes en effet dans votre état le plus vulnérable, et votre cerveau peut rester partiellement en alerte. Dès lors, même si la qualité de votre sommeil n’est pas aussi bonne que si vous profitiez d’un sommeil profond, vous dormez quand même, mais à tort, vous pensez ne pas dormir du tout.
L’insomniaque surestime alors le temps durant lequel il ne dort pas, et a l’impression d’être resté éveillé tout la nuit.
Il se pourrait que ces sujets aient un niveau d’activation cérébrale plus élevé que la normale, ce qui leur donne l’impression de ne pas dormir. Par ailleurs, une autre hypothèse à développer serait que ces patients cristallisent sur le sommeil toutes leurs plaintes de façon hypocondriaque.
L’examen de sommeil
Pour diagnostiquer l’insomnie paradoxale, l’examen du sommeil est indispensable. Il s’agit d’une polysomnographie, pendant laquelle on étudie différents paramètres au cours du sommeil. L'électroencéphalogramme, l'électro-oculogramme, et l'électromyogramme du menton informent sur les stades de sommeil, et l'électrocardiogramme mesure le rythme cardiaque.
Tous les cycles de sommeil sont alors analysés : phase d’endormissement, de sommeil léger, de sommeil profond et de sommeil paradoxal. La durée et la qualité du sommeil sont ici étudiées : il est alors possible de comprendre si le patient connait bel et bien des épisodes d’insomnies, ou s’il s’agit d’une mauvaise perception.
Ce type d’examen du sommeil est également effectué en cas de suspicion de maladies du sommeil telles que, les mouvements périodiques des jambes, l'apnée du sommeil, les parasomnies (comportements anormaux pendant la nuit) ou pour investiguer la cause d'une somnolence diurne, comme la narcolepsie.
Que faire en cas d’insomnie paradoxale ?
En cas d’insomnie paradoxale, il est tout d’abord essentiel de rassurer le patient, et de lui montrer que les examens polysomnographiques indiquent qu’il profite d’un sommeil de qualité suffisante. Pendant le test, il est alors possible de mettre en place des éveils provoqués au cours de la nuit, suivis d’une discussion avec le patient : on parlera alors de son ressenti, afin de lui faire reconnaître les signes de sommeil.
Par ailleurs, notez que ce n'est pas grave si vous ne dormez en moyenne que six heures par nuit, tant que le sommeil est de bonne qualité et vous permet de récupérer. À l’inverse, certaines personnes dorment huit heures, mais leur sommeil est perturbé, jalonné de micro-réveils, ce qui ne leur permet pas de profiter de nuits réparatrices. Vous l’aurez compris, ce n’est pas que la quantité d’heures de sommeil qui compte, mais bien la qualité !
Les exercices pour lâcher prise avant de dormir
Les personnes qui souffrent d’insomnie paradoxale ont une activité cérébrale développée et n’arrivent pas à arrêter leur flot de pensées. Pour réussir à vous vider la tête, vous pourrez tester les exercices de méditation avant d’aller dormir, ou la sophrologie, qui favorise le sommeil.
Les exercices de visualisation positive, ou de balayage corporel vous aideront à vous détendre, et à vous concentrer sur votre bien-être. 20 minutes avant le coucher, placez-vous dans un endroit calme, allongé ou assis. Prenez tout d’abord conscience de toute votre tête, de votre visage qui se relâche, de vos yeux puis de vos paupières, de vos joues, de votre nez. Desserrez vos dents, votre mâchoire, puis décontractez votre nuque. Passez ensuite aux épaules, qui sont comme attirées par la pesanteur, puis détendez le milieu du dos, les lombaires... Passez ensuite aux bras : relâchez votre coude, votre avant-bras, votre poignet, puis vos doigts. Concentrez-vous sur vos jambes, détendez les cuisses, relâchez les genoux, puis les chevilles et les doigts de pieds. Avec cet exercice, vous prêtez attention à votre corps, et ne vous concentrez sur rien d’autres. Pour stopper le fil de vos pensées, c’est une pratique qui peut réellement vous accompagner au quotidien.